Générations et mémoire sociale.
La conscience de l'autre
La conscience de l'autre
O. Taramarcaz
Éd. Socialinfo, Lausanne, 2010, 148 pages, CHF 26.-
Éd. Socialinfo, Lausanne, 2010, 148 pages, CHF 26.-
Dans le champ des éthiques concurrentes, la concurrence a profité à un modèle économique produisant des individus clôturés, des générations séparées. Les droits sociaux y sont considérés comme un obstacle, un frein à la croissance économique. L’objectif de ce modèle est simple: réduire la fonction de redistribution de l’État au profit d’un renforcement du principe de performance. N’est-ce pas là l’éloge d’une société «décharge», d’une absence de vision d’un monde commun, qu’illustre à sa manière le mode de vie d’un oiseau parasite : le coucou?
La solidarité constitue-t-elle un frein au progrès? De quel progrès parle-t-on alors? Le progrès dans une optique de prédateur, c’est passer d’un projet de société avec un contrat social, à une société qui négocie des contrats d’intérêts privés, sans réglementation. Est-ce ainsi que nous rendrons possible un monde ouvert? Comment réinterroger notre rapport au temps dans la durée? Comment reconsidérer notre rapport à l’autre dans la durée? La promotion de valeurs culturelles, de réciprocité, de justice sociale, est un défi pour la coexistence et pour le côtoiement des générations. La conscience de l’autre est une conscience générative. Elle est en concurrence avec le bien-avoir individuel et son corollaire la stagnation. Ce qui nous distingue du coucou, c’est notre mémoire sociale. C’est un arbre avec une histoire commune. Au pied de l’arbre phagocyté par le coucou nous pouvons reconnaître ce peu, ce très peu qui change le monde : le visage de l’autre.
La solidarité constitue-t-elle un frein au progrès? De quel progrès parle-t-on alors? Le progrès dans une optique de prédateur, c’est passer d’un projet de société avec un contrat social, à une société qui négocie des contrats d’intérêts privés, sans réglementation. Est-ce ainsi que nous rendrons possible un monde ouvert? Comment réinterroger notre rapport au temps dans la durée? Comment reconsidérer notre rapport à l’autre dans la durée? La promotion de valeurs culturelles, de réciprocité, de justice sociale, est un défi pour la coexistence et pour le côtoiement des générations. La conscience de l’autre est une conscience générative. Elle est en concurrence avec le bien-avoir individuel et son corollaire la stagnation. Ce qui nous distingue du coucou, c’est notre mémoire sociale. C’est un arbre avec une histoire commune. Au pied de l’arbre phagocyté par le coucou nous pouvons reconnaître ce peu, ce très peu qui change le monde : le visage de l’autre.