C'est l'un des défis majeurs qui nous appartient de relever.
Pas facile de dire merci. Pas toujours facile de tenir ses promesses. Pas facile d’exprimer un jugement optimiste. Pas facile de reconnaître ses succès, ceux des autres et tous ceux qui sont le fruit de l’action collective. Par une étrange inversion du regard et du jugement, on n'en est venu à considérer comme un danger et un cortège de risques ce qui n'est en réalité que la conséquence d'une brassée de succès que nous avons construits et obtenus.
Assumer nos succès, c’est une responsabilité et une nécessité majeure. Cela nous renvoie à l’éternelle histoire du verre à moitié vide et du verre à moitié plein. Qui n’a pas observé que l’on bavarde beaucoup plus sur les malheurs du quotidien que sur les moments heureux? Trop souvent présentée comme une pesante charge et un ensemble d’institutions qui peut conduire à la ruine, notre système d’action sociale est en fait très sollicitée pour assumer les succès qu’il a lui-même induits ou au moins qu’il a accompagnés. Les dépenses que nous devons assumer aujourd'hui, sont là par ce que nous avons choisi de permettre à tous l'accès aux soins, parce que nous avons choisi de démocratiser la formation et l'éducation, parce que nous avons choisi d'assurer (presque) tout le monde contre les conséquences de l'accident, de l'invalidité, de la vieillesse, etc. Il serait inconvenant, voire irresponsable de négliger cet aspect, concrètement, de faillir aux promesses que nous avons fait émerger.
Celles et ceux qui ont pu bénéficier de la sécurité garantie par des décennies de solidarité organisée ne sauraient être abandonnés sur le bord de la route pour des raisons qui tiennent davantage à un nouveau partage des bénéfices qu’à des nécessités incontournables. Une telle attitude, que nous définirons résolument comme « constructive », suppose que nous sachions accueillir les critiques comme des stimulations à « faire mieux ». Il est légitime et sain de reprouver une institution quand elle a commis des erreurs ou lorsque son fonctionnement laisse à désirer. Les politiques sociales n’échappent pas à cette règle. Cela dit, ce sont souvent les succès de la sécurité sociale qui lui valent des salves de reproches. Paradoxe. Expliquons-nous.
Pour de multiples raisons, mais surtout avec le soutien des politiques sociales, nos sociétés ont conquis des avantages majeurs. L’espérance de vie a fait un bond de 15 ans en quelques décennies. Et la vieillesse n’est plus synonyme de pauvreté (au moins pour le plus grand nombre). Le progrès est encore plus marqué chez les personnes handicapées; certaines catégories d’entre elles ont même vu leur espérance de vie doubler. Divers groupes de population ont accédé à une plus grande autonomie. C’est en particulier le cas des femmes dont les droits propres se sont renforcés et qui disposent d’une sécurité sociale à titre personnel. L’accès à la formation s’est considérablement élargi. La proportion de jeunes diplômés a connu une progression coûteuse, mais déterminante pour l’avenir du pays. La protection contre les conséquences de l’accident et de la maladie s’est nettement améliorée. Les souffrances et les cassures engendrées par un chômage lourd et durable ont été atténuées (trop peu, il est vrai) grâce à des prestations d’assurances. Et cette liste d’apports précieux et irremplaçables des politiques sociales est loin d’être exhaustive.
Ces avantages et ces services ont un coût ; souvent, ils permettent des économies substantielles en termes de dépenses, de souffrances, mais aussi de dégradation des femmes et des hommes. Les quelques dérapages qui ont pu se produire sont peu de chose en comparaison des contributions à l’amélioration du bien-être social. On ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre. Il est des factures qu’il faut savoir payer avec reconnaissance, confiance et optimisme. C'est là l'un des socles majeurs des choix et des décisions qui nous incombent.
Pas facile de dire merci. Pas toujours facile de tenir ses promesses. Pas facile d’exprimer un jugement optimiste. Pas facile de reconnaître ses succès, ceux des autres et tous ceux qui sont le fruit de l’action collective. Par une étrange inversion du regard et du jugement, on n'en est venu à considérer comme un danger et un cortège de risques ce qui n'est en réalité que la conséquence d'une brassée de succès que nous avons construits et obtenus.
Assumer nos succès, c’est une responsabilité et une nécessité majeure. Cela nous renvoie à l’éternelle histoire du verre à moitié vide et du verre à moitié plein. Qui n’a pas observé que l’on bavarde beaucoup plus sur les malheurs du quotidien que sur les moments heureux? Trop souvent présentée comme une pesante charge et un ensemble d’institutions qui peut conduire à la ruine, notre système d’action sociale est en fait très sollicitée pour assumer les succès qu’il a lui-même induits ou au moins qu’il a accompagnés. Les dépenses que nous devons assumer aujourd'hui, sont là par ce que nous avons choisi de permettre à tous l'accès aux soins, parce que nous avons choisi de démocratiser la formation et l'éducation, parce que nous avons choisi d'assurer (presque) tout le monde contre les conséquences de l'accident, de l'invalidité, de la vieillesse, etc. Il serait inconvenant, voire irresponsable de négliger cet aspect, concrètement, de faillir aux promesses que nous avons fait émerger.
Celles et ceux qui ont pu bénéficier de la sécurité garantie par des décennies de solidarité organisée ne sauraient être abandonnés sur le bord de la route pour des raisons qui tiennent davantage à un nouveau partage des bénéfices qu’à des nécessités incontournables. Une telle attitude, que nous définirons résolument comme « constructive », suppose que nous sachions accueillir les critiques comme des stimulations à « faire mieux ». Il est légitime et sain de reprouver une institution quand elle a commis des erreurs ou lorsque son fonctionnement laisse à désirer. Les politiques sociales n’échappent pas à cette règle. Cela dit, ce sont souvent les succès de la sécurité sociale qui lui valent des salves de reproches. Paradoxe. Expliquons-nous.
Pour de multiples raisons, mais surtout avec le soutien des politiques sociales, nos sociétés ont conquis des avantages majeurs. L’espérance de vie a fait un bond de 15 ans en quelques décennies. Et la vieillesse n’est plus synonyme de pauvreté (au moins pour le plus grand nombre). Le progrès est encore plus marqué chez les personnes handicapées; certaines catégories d’entre elles ont même vu leur espérance de vie doubler. Divers groupes de population ont accédé à une plus grande autonomie. C’est en particulier le cas des femmes dont les droits propres se sont renforcés et qui disposent d’une sécurité sociale à titre personnel. L’accès à la formation s’est considérablement élargi. La proportion de jeunes diplômés a connu une progression coûteuse, mais déterminante pour l’avenir du pays. La protection contre les conséquences de l’accident et de la maladie s’est nettement améliorée. Les souffrances et les cassures engendrées par un chômage lourd et durable ont été atténuées (trop peu, il est vrai) grâce à des prestations d’assurances. Et cette liste d’apports précieux et irremplaçables des politiques sociales est loin d’être exhaustive.
Ces avantages et ces services ont un coût ; souvent, ils permettent des économies substantielles en termes de dépenses, de souffrances, mais aussi de dégradation des femmes et des hommes. Les quelques dérapages qui ont pu se produire sont peu de chose en comparaison des contributions à l’amélioration du bien-être social. On ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre. Il est des factures qu’il faut savoir payer avec reconnaissance, confiance et optimisme. C'est là l'un des socles majeurs des choix et des décisions qui nous incombent.