En écoutant les aspirations des jeunes, des familles et de celles et ceux que l'on appelle les aînés, on constate qu'ils souhaitent vivement être intégrés dans la vie sociale, mais aussi disposer des équipements et des prestations publiques correspondant à leur mode de vie, à leur état, éventuellement à leurs fragilités. Dans ces conditions, une politique du logement s'impose pour tous les âges de la vie. Il lui incombe de maîtriser les dérives vers toutes les formes de discrimination et de ghettos. Plus positivement, elle est appelée à être un instrument privilégié pour atteindre au moins deux objectifs majeurs : garantir l'intégration sociale de la population de plus en plus diversifiée et aussi créer des conditions qui favorisent toutes les formes d'exercice des solidarités dans les diverses dimensions de la vie quotidienne.
Les échanges, le partage, l'entraide, le don ne se pratiquent jamais de manière abstraite ; ils trouvent leur expression dans un espace donné et à travers des formes de communication qui peuvent les faciliter et les dynamiser. On le sait. Ce qui se trouve modifié peu à peu en profondeur, ce sont les solidarités entre générations, à prendre en compte dans la politique de l’habitat et du domicile. Nous avons à servir de nouvelles générations de tous les âges, porteuses de nouveaux savoirs, de nouvelles valeurs, dont celle de l’autonomie, d’un meilleur capital santé, de ressources matérielles et intellectuelles en moyenne plus élevées. L’accès à la formation et à l’enseignement professionnel a été plus large depuis plusieurs décennies, notamment chez les femmes. En particulier, le voeu très fort chez les retraités de «vieillir chez soi» induit l’exigence première de respecter le droit qu’a la personne de choisir son lieu de vie, de disposer de l’espace privé qui assure une autonomie dans la durée. Il appelle une nouvelle vision claire de la politique de santé : le premier centre de santé d’une population est son lieu de vie quotidien et non pas l’hôpital.
Le premier agent de santé est la personne elle-même qui devient responsable de sa santé. Or, nous vivons encore trop sur le modèle hospitalo-centriste, dans lequel les soins à domicile sont qualifiés d’extra-hospitaliers. Il faut inverser la question : quelles sont les conditions idéales qui assurent la meilleure qualité de vie et de santé possible dans le cadre de vie quotidien des gens? Quand certaines limites inévitables apparaissent, la personne reçoit alors des soins «extra-domicile». Que de chemin encore à parcourir pour en arriver là !
Une perspective s’impose pour les temps qui viennent. Il nous appartient de gérer l'habitat d'aujourd'hui, de modeler sa rénovation et de bâtir pour demain ; ce sont là autant de champs d'action déterminants pour promouvoir une politique des âges qui favorise l'exercice des solidarités et conforte une qualité de vie qui favorise des rapports harmonieux entre les générations. Pour réussir un tel projet, des pratiques nouvelles sont à inventer et à diffuser. Elles trouveront sans doute leurs sources dans les échanges et les débats entre les partenaires concernés : les techniciens, les édiles et les groupements d'usagers. De nombreuses suggestions, souvent simples et praticables, peuvent émerger de ces démarches. Risquons-en une.
Lorsqu'un projet d'implantation ou de rénovation d'un quartier est envisagé, lorsqu'un plan d'aménagement se dessine, lorsqu'une grande institution publique s'implante, les promoteurs responsables, privés ou publics, élaborent un cahier des charges qui devrait conduire le façonnage des projets et servir de critère dans la phase de sélection. Dans ce cahier des charges, on pourrait insérer deux questions correspondant à deux critères déterminant pour une « bonne » politique du logement pour tous les âges : a) En quoi le projet favorise-t-il l'exercice des solidarités entre les générations ? b) En quoi le projet contribue-t-il à prévenir l'émergence de ghettos ? Deux pistes de réflexion, deux invitations à la prudence et à l'imagination, deux critères de sélection bienvenus, deux thèmes pour un débat démocratique intéressant et stimulant.
Les échanges, le partage, l'entraide, le don ne se pratiquent jamais de manière abstraite ; ils trouvent leur expression dans un espace donné et à travers des formes de communication qui peuvent les faciliter et les dynamiser. On le sait. Ce qui se trouve modifié peu à peu en profondeur, ce sont les solidarités entre générations, à prendre en compte dans la politique de l’habitat et du domicile. Nous avons à servir de nouvelles générations de tous les âges, porteuses de nouveaux savoirs, de nouvelles valeurs, dont celle de l’autonomie, d’un meilleur capital santé, de ressources matérielles et intellectuelles en moyenne plus élevées. L’accès à la formation et à l’enseignement professionnel a été plus large depuis plusieurs décennies, notamment chez les femmes. En particulier, le voeu très fort chez les retraités de «vieillir chez soi» induit l’exigence première de respecter le droit qu’a la personne de choisir son lieu de vie, de disposer de l’espace privé qui assure une autonomie dans la durée. Il appelle une nouvelle vision claire de la politique de santé : le premier centre de santé d’une population est son lieu de vie quotidien et non pas l’hôpital.
Le premier agent de santé est la personne elle-même qui devient responsable de sa santé. Or, nous vivons encore trop sur le modèle hospitalo-centriste, dans lequel les soins à domicile sont qualifiés d’extra-hospitaliers. Il faut inverser la question : quelles sont les conditions idéales qui assurent la meilleure qualité de vie et de santé possible dans le cadre de vie quotidien des gens? Quand certaines limites inévitables apparaissent, la personne reçoit alors des soins «extra-domicile». Que de chemin encore à parcourir pour en arriver là !
Une perspective s’impose pour les temps qui viennent. Il nous appartient de gérer l'habitat d'aujourd'hui, de modeler sa rénovation et de bâtir pour demain ; ce sont là autant de champs d'action déterminants pour promouvoir une politique des âges qui favorise l'exercice des solidarités et conforte une qualité de vie qui favorise des rapports harmonieux entre les générations. Pour réussir un tel projet, des pratiques nouvelles sont à inventer et à diffuser. Elles trouveront sans doute leurs sources dans les échanges et les débats entre les partenaires concernés : les techniciens, les édiles et les groupements d'usagers. De nombreuses suggestions, souvent simples et praticables, peuvent émerger de ces démarches. Risquons-en une.
Lorsqu'un projet d'implantation ou de rénovation d'un quartier est envisagé, lorsqu'un plan d'aménagement se dessine, lorsqu'une grande institution publique s'implante, les promoteurs responsables, privés ou publics, élaborent un cahier des charges qui devrait conduire le façonnage des projets et servir de critère dans la phase de sélection. Dans ce cahier des charges, on pourrait insérer deux questions correspondant à deux critères déterminant pour une « bonne » politique du logement pour tous les âges : a) En quoi le projet favorise-t-il l'exercice des solidarités entre les générations ? b) En quoi le projet contribue-t-il à prévenir l'émergence de ghettos ? Deux pistes de réflexion, deux invitations à la prudence et à l'imagination, deux critères de sélection bienvenus, deux thèmes pour un débat démocratique intéressant et stimulant.