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Une envie de Suisse

Delphine Bovey
Éd. Socialinfo, Lausanne, 2017, 228 pages, CHF 29.-




Aux origines du monde
La Chute d'eau de Forestay
           


Bellevue, canton de Vaud
Photo

Pour apprécier une promenade au cœur des vignes, prenez le train jusqu’à la gare de Puidoux-Chexbres ou de Chexbres-Village. À la place de la gare, suivez la rue du Carroz, puis le chemin du Moulin, avant de rejoindre la route de Bellevue. Quelques dizaines de mètres plus loin, on découvre la chute d’eau de Forestay  à la hauteur du restaurant Le Deck.

Bellevue, 1071 Puidoux.
www.barontavernier.ch



Au cœur d’une clairière idyllique, un petit cours d’eau s’écoule doucement d’une cascade pittoresque. Cette description pourrait être celle de n’importe quelle chute d’eau, tant elle semble illustrer précisément une image archétypale, de celles qui appartiennent à notre vocabulaire pictural commun. Or, même les images les plus évidentes doivent être fabriquées. C’est lors d’un bref séjour à Bellevue près de Chexbres, au-dessus du Léman et des villages vignerons d’Epesses et de St-Saphorin, que Marcel Duchamp fait la découverte de sa chute d’eau idéale.

Sur la route de la Corniche, il est aisé de passer son chemin sans se douter de la présence de la chute d’eau. Même averti, l’œil a tendance à se fixer naturellement sur l’éblouissant panorama qui se déroule en contre-bas : notoirement l’un des plus beaux au monde. La vue plonge sur le lac en embrassant sur son passage les célèbres coteaux de Lavaux et leurs vignobles en terrasses, inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est pourtant cette vue imprenable sur le Léman, source d’inspiration pour tant de poètes et de peintres, que Marcel Duchamp décide effrontément d’ignorer, pour lui préférer la situation, bien plus confidentielle, de la chute d’eau de Forestay.
En 1946, le peintre séjourne cinq jours à l’Hôtel Bellevue (aujourd’hui le Baron Tavernier) près de Chexbres, en compagnie de son amie américaine et collectionneuse d’art moderne, Mary Reynolds, avec laquelle il fait un voyage en Suisse. C’est là, à côté de l’hôtel et au-dessus des vignobles escarpés du Dézaley, que Duchamp découvre la chute d’eau qui va inspirer son ultime chef-d’œuvre et l’une de ses œuvres les plus mystérieuses, son installation : Étant donné : 1° la chute d’eau, 2° le gaz d’éclairage.
Cette « installation », qui est une forme artistique encore inédite, ressemble à la transposition exacte de la célèbre assertion de Duchamp lui-même selon laquelle « c’est le regardeur qui fait le tableau ». À travers un petit trou percé dans une porte en bois, le spectateur-voyeur est invité à lorgner la scène qui se joue de l’autre côté : un corps de femme entièrement nu, couché sur un tapis d’herbes folles et tenant dans sa main une lampe à gaz, exhibe son entre-jambes sous un angle rappelant celui de L’Origine du Monde de Courbet.

Au second plan sur la droite, la chute d’eau de Forestay apparaît tel un véritable archétype : comme une seconde vulve appartenant à une nature originelle, elle laisse jaillir l’eau entre ses parois, avec une force vitale incomparable.
L’art de Duchamp, qui se caractérise par des gestes artistiques osés, a maintes fois amorcé des tournants radicaux dans la pratique artistique de son époque. Avec Étant donné, l’homme aux « ready-made » exécute soudain un geste surprenant d’anachronisme, qui jure indéniablement avec l’étiquette de précurseur qui lui colle à la peau. En tournant sciemment le dos au Lavaux, Duchamp se permet d’orienter son regard vers le centre de la terre et de réinscrire son travail au sein d’une longue tradition romantique, celle-là même qui a poussé tant d’autres peintres à choisir le Léman comme sujet.

Du calme idyllique qui émane de ce décor quasiment vierge de tout regard, Duchamp va extraire les clés d’un rapport privilégié à une nature abondante et généreuse. En choisissant la face cachée de ce paysage grandiose, populairement nommé « le balcon du monde », l’artiste centre son attention sur la source première de la beauté. Parce qu’elle constitue une projection mystérieuse dans un en-deçà de la scène principale, la chute d’eau de Forestay devient l’allégorie du caché, de l’enfoui et de tout ce que l’on soustrait généralement au regard.
Les points de vue aménagés dans le but d’admirer le panorama sont nombreux dans la région. Bien avant l’apparition des téléphones portables et de la mode des selfies, Duchamp avait compris que pour saisir un paysage, il convient parfois de lui tourner le dos.



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